14 mars, journée mondiale du rein

Promouvoir un accès équitable aux soins et une pratique optimale de la médication

On estime que l’insuffisance rénale chronique (IRC) touche plus de 850 millions de personnes dans le monde et a entraîné plus de 3,1 millions de décès en 2019. [1] À l’heure actuelle, les maladies rénales se classent au 8e rang desième principale cause de décès[2], et si elle n’est pas traitée, il est prévu qu’il s’agisse de la 5ième principale cause d’années de vie perdues d’ici 2040. [3] (en anglais seulement)

Au cours des trois dernières décennies, les efforts de traitement de l’IRC se sont concentrés sur la préparation et l’administration de thérapies de remplacement rénal. Cependant, les récentes percées thérapeutiques [4] offrent des possibilités sans précédent de prévenir ou de retarder la maladie et d’atténuer les complications telles que les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance rénale, prolongeant ainsi la qualité et la quantité de vie des personnes atteintes d’IRC.

Alors que ces nouvelles thérapies devraient être universellement accessibles à tous les patients, dans tous les pays et dans tous les environnements, des obstacles tels que le manque de sensibilisation à l’IRC, le manque de connaissances ou de confiance dans les nouvelles stratégies thérapeutiques, les pénuries de spécialistes des reins et les coûts des traitements contribuent à de profondes disparités dans l’accès aux traitements, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire, mais aussi dans certains pays à revenu élevé. Ces inégalités soulignent la nécessité de mettre l’accent sur la sensibilisation à l’IRC et le renforcement des capacités du personnel de santé.

Pour obtenir des soins rénaux optimaux, il faut surmonter les obstacles à plusieurs niveaux tout en tenant compte des différences contextuelles entre les régions du monde. Il s’agit notamment des lacunes dans le diagnostic précoce, de l’absence de couverture universelle des soins de santé ou d’assurance, de la faible sensibilisation des travailleurs de la santé et des défis liés au coût et à l’accessibilité des médicaments. Une stratégie à plusieurs volets est nécessaire pour sauver les reins, les cœurs et les vies :

  • Politiques de santé – La prévention primaire et secondaire de l’IRC nécessite des politiques de santé ciblées qui intègrent de manière holistique les soins rénaux dans les programmes de santé existants, assurent le financement des soins rénaux et diffusent les connaissances sur la santé rénale au public et au personnel de santé. Un accès équitable au dépistage des maladies rénales, à des outils de diagnostic précoce et à un accès durable à un traitement de qualité doit être mis en œuvre pour prévenir l’IRC ou sa progression.
  • Prestation des soins de santé – Les soins rénaux sous-optimaux résultent d’une orientation politique limitée, d’une éducation inadéquate des patients et des fournisseurs, d’un manque de ressources pour des soins de haute qualité et d’un accès limité à des médicaments abordables. Pour mettre en œuvre des stratégies avec succès, il est essentiel d’adopter des approches globales, centrées sur le patient et axées sur les besoins locaux afin d’identifier et de surmonter les obstacles à des soins rénaux de haute qualité.
  • Professionnels de la santé – Pour remédier à la pénurie de professionnels de soins primaires et de spécialistes des reins, il faut améliorer la formation, minimiser les pertes de prestataires de soins de santé et renforcer les capacités des travailleurs de la santé, y compris les médecins de soins primaires, les infirmières et les agents de santé communautaires. L’éducation sur le dépistage approprié de l’IRC et le respect des recommandations des lignes directrices de pratique clinique sont essentiels à la mise en œuvre réussie de stratégies de traitement efficaces et sûres. L’adoption de l’innovation scientifique et l’utilisation d’outils pharmacologiques et non pharmacologiques pour le traitement de l’IRC, ainsi que la promotion d’une communication efficace et de l’empathie entre les professionnels auraient un impact considérable sur le bien-être des patients.
  • Donner aux patients et aux communautés les moyens d’agir – À l’échelle mondiale, les patients ont du mal à accéder aux soins et aux médicaments en raison des coûts élevés et de la désinformation, ce qui a un impact sur leurs comportements en matière de santé et leur observance. La sensibilisation aux facteurs de risque de l’IRC tels que le diabète, l’hypertension et l’obésité, l’amélioration de la littératie en matière de santé sur les choix de mode de vie sains, les soins personnels et la promotion de l’adhésion à long terme aux stratégies de traitement peuvent apporter des avantages importants, en particulier lorsqu’elles sont initiées tôt et maintenues de manière cohérente. La participation des patients aux organisations de défense des droits et aux communautés locales leur permettra de prendre des décisions éclairées et d’améliorer leurs résultats en matière de santé.

source : Campagne 2024 - Journée mondiale du rein 2024 (worldkidneyday.org)